J’avoue que lorsque j’ai entendu cette idée de la bouche de mes modèles, mes
préférés, ceux qui à la base fuient les objectifs, cela m’a fait sourire.
Les retours que j’avais sur ma pratique et mes images m’ont alors interrogé.
La photo, au début a été une forme de thérapie qui m’a ouvert aux autres .
Très vite j’ai constaté qu’ elle ne prenait son sens que si l’humain y était intégré.
Et assez vite, j’ai ressenti le besoin de lui donner une certaine utilité.
Pourquoi ne pas essayer d’aider les gens sous diverses manières, afin de ne plus
entendre la sacro sainte affirmation « je ne suis pas photogénique »….
Le mot « thérapie » est alors apparu….chez certaines modèles, celles qui doutent, qui
ont des difficultés à accepter leur apparence, leur corps, leurs images, celles touchées
par la maladie, cancer, accidents corporels etc…
Par contre j’ai su assez rapidement que le naturel était pour moi une condition
primordiale , tant dans la lumière que dans l’apparence des gens que je photographie.
Point de studio, de maquillage sophistiqué, de contexte particulier. Je ne suis pas là
pour transformer les personnes en princes et princesses. D’autres le font très bien.
Le but est avant tout de retrouver une estime de soi, de se reconnecter à son image, à
son corps, d’en accepter les défauts, de s’y reconnaître.
Les séances doivent être un moment de partage, de joie où vous pouvez enfin être
vous même, sans jugement. Oser cette expérience peut-il être considéré comme un
soin ?
Ce témoignage, me dit que nous n’en sommes peut être pas si loin.
« Je reçois en pleine figure un pan de ma personnalité que je ne soupçonnais pas
mais qui me convient….j’ai le cerveau en ébullition. Constatations, questionnements,
acceptation, toupet, plaisir, esthétisme….un tourbillon, mais surtout j’aime … »
https://www.instinctdimage.fr Jean-Luc FORTIN