« Les enfants veulent guérir leurs parents »
Il nous parle de silence… De ce silence assourdissant qui parasite, alourdit, emprisonne et abîme les êtres, parfois sur plusieurs générations. Le silence des non-dits, des secrets de famille, des émotions non digérées, des fantômes hérités du passé. Le silence de l’inceste et des violences sexuelles, qui remontent à grands flots à la surface de cette société longtemps restée muette sur le sujet. En écho, le silence de l’amnésie traumatique. Mais aussi le silence, du moins l’ignorance, des thérapeutes sur ces violences intimes, trop longtemps non prises en compte en thérapie… Le psychanalyste et psychologue clinicien Bruno Clavier s’est penché sur ces questions brûlantes, tant dans sa pratique que dans ses livres, percutants. Ce spécialiste de la psychanalyse transgénérationnelle interviendra en mars prochain dans le cadre des Rencontres Internationales de Psychogénéalogie (1). Il y mettra en lumière un sujet primordial : les
symptômes transgénérationnels chez les enfants. Rencontre sans fard sur nos fantômes et les cicatrices de nos âmes humaines
L’amour immense des enfants pour leurs parents est la clé des transmissions transgénérationnelles. Sans être défaillants, les parents sont quelquefois dépassés, entravés par leurs propres histoires familiales et leurs » casseroles « . Or les enfants sont des » éponges émotionnelles « , ils sentent tout. Soudain, certains qui allaient bien se mettent à aller mal : cauchemars récurrents, forte nervosité, colères, angoisses, mais aussi, parfois, autisme ou psychose. Dans tous les cas, nous dit Bruno Clavier, ces enfants auxquels il n’est rien arrivé, ni abus ni violences, prennent sur eux le poids transgénérationnel : ils veulent guérir leurs parents et leurs ancêtres de leurs traumatismes. Au lieu de vivre leur vie, ils concentrent toute leur énergie à cette » mission « . Comment s’y prennent-ils ? Et que faire pour qu’ils se remettent à vivre normalement ?
Biographie:
Bruno Clavier, psychanalyste transgénérationnel, est l’auteur des Fantõmes familiaux, qui s’est imposé immédiatement comme une référence. Ce livre-ci en est la suite. Les histoires fortes qui le composent en font aussi un ouvrage de prévention, tant les enfants, beaucoup plus que les adultes, ont le pouvoir de guérir vite et de manière spectaculaire. Il ne tient qu’à nous de leur éviter des souffrances inutiles.